Trois des membres de l’équipe canadienne de dressage n’avaient jusqu’alors jamais mis les pieds dans une carrière de grands Jeux. L’athlète vétérane du groupe, qui a déjà une telle expérience à son actif, est âgée de 26 ans. En ce dimanche 22 octobre, le temps était enfin venu pour les jeunes athlètes de se mettre à l’œuvre.
Le premier jour de compétition était rempli d’émotions et la route vers les Jeux a représenté de véritables montagnes russes. Les cavalières ont fait de leur mieux pour demeurer concentrées tout en vivant pleinement leur rêve d’enfance, qui était enfin devenu réalité.
Les innombrables heures passées à s’entraîner et à concourir, les sacrifices qu’elles ont faits, les entraîneur(e)s qui les ont appuyées tout au long de leur parcours, et les efforts requis pour se rendre jusqu’au Chili : tout portait enfin ses fruits. Grâce à quatre excellentes performances, le Canada a pu conclure la journée en troisième place et ainsi passer à la reprise Intermédiaire I et au Grand Prix Spécial du lendemain.
Beatrice Boucher et Summerwood Limei
Source : Cealy Tetley
Première partante pour le Canada, Béatrice Boucher (Saint-Dominique, Qc) s’est attaquée au Prix St. Georges aux rênes de Summerwood’s Limei (LondonDerry x Weltmeyer), la Hanovrienne de dix ans de Monica von Glahn (groom : Amelié Sauriol). La cavalière de 25 ans a livré une magnifique reprise, ce qui lui a permis d’obtenir une note de 71,147 % et une 11e place.
L’athlète indique que tout s’est bien passé et qu’elle et sa monture ont essayé de performer comme s’il s’agissait d’une journée comme les autres : [TRADUCTION] « Elle est si constante. Elle est toujours là pour moi. Elle ne me déçoit jamais. C’était comme si je vivais une journée comme les autres et que je dansais seule avec elle. Nous voulions une reprise précise et sans histoire. Je suis très contente. »
La cavalière admet avoir encore de la difficulté à réaliser qu’elle est bel et bien aux Jeux panaméricains : [TRADUCTION] « J’ai l’impression de devoir me pincer. Ce matin, je me suis levée et je me suis dit “wow, je suis vraiment ici.” C’est juste incroyable. »
Camille Carier Bergeron (Laval, Qc) et Sound of Silence 4 (San Amour I x Limes) étaient le prochain couple canadien à entrer en carrière. L’athlète de 23 ans et le Westphalien de 15 ans de Gilles Bergeron (groom : Joanie Carrier) avaient vécu une excellente séance d’échauffement au préalable.
Le duo a néanmoins connu quelques difficultés en faisant son entrée, ce qui a affecté le contact et créé de petits défis durant les piaffers. Leur long parcours ensemble et le travail qu’ils ont investi se sont tout de même démontrés évidents, ce qui leur a permis de décrocher une note finale de 67,565 % et une 20e position.
Camille Carier Bergeron et Sound of Silence 4
Source : Cealy Tetley
[TRADUCTION] « Nous avons eu de bons moments, mais il était un peu énergique, a expliqué Camille Carier Bergeron. Il a eu peur d’un drapeau à notre entrée dans la carrière et est donc monté en pression. Nous avons quand même fait de notre mieux et je suis très fière de lui, car il avait un peu peur. »
La cavalière adore aussi son expérience aux Jeux panaméricains : [TRADUCTION] « C’est merveilleux. Nous avons une équipe et une ambiance formidables. Tout le monde se soutient les uns les autres. C’est un rêve devenu réalité. Nous avons travaillé si fort pour venir ici. Je souhaite bonne chance à toute l’équipe et je suis très emballée de pouvoir vivre cet événement avec elles. »
Mathilde Blais Tétreault et Fedor
Source : Cealy Tetley
La troisième partante pour le Canada, Mathilde Blais Tétreault (Montréal, Qc) montait Fedor (Johnson TN x Negro), le Warmblood néerlandais de 13 ans de sa sœur Laurence Blais Tétreault, qui en est également la groom.
Le couple a connu quelques faux pas, mais a néanmoins réussi à cumuler de bonnes notes, ce qui lui a permis de conclure le tout avec un résultat de 70,391 % et une 12e place. La cavalière de 31 ans en était bien satisfaite : [TRADUCTION] « Je suis très fière de mon cheval. Bien évidemment, nous avons commis quelques erreurs dans les changements de pieds, ce qui nous a coûté très, très cher, mais je suis très satisfaite de la façon dont il s’est adapté à l’ambiance de la compétition. »
En participant à ces Jeux, Mathilde Blais Tétreault réalise également ses objectifs en équitation, mais ne semble pas le réaliser encore complètement. Elle est particulièrement fière de ce qu’elle accomplit aux côtés de sa sœur Laurence. Cette dernière est d’ailleurs la propriétaire et la co-entraîneure de Fedor. [TRADUCTION] « Représenter le Canada dans une équipe séniore est un rêve devenu réalité. Cela me semble un peu irréel, pour être honnête. Nous en parlons depuis de nombreuses années et de pouvoir réussir et vivre tout cela ensemble; cela me laisse tout simplement bouche bée. »
Naima Moreira-Laliberté et Statesman
Source : Cealy Tetley
La dernière performance canadienne de la journée a été livrée par Naima Moreira-Laliberté, une athlète de 26 ans d’Outremont (Québec), et sa monture Statesman (Sandro Hit x Brentano II), un Hanovrien de 16 ans appartenant à KML Inc. (groom : Yasmine Lee Saunders). La cavalière avait déjà fait partie de l’équipe médaillée d’or des Jeux de Lima, il y a quatre ans. Elle connaissait donc très bien ce qu’elle devait faire pour surmonter la pression de l’événement.
Son expérience s’est démontrée bien utile. Mis à part quelques petits faux pas, le couple a réussi à obtenir une note de 72,739 % et une neuvième position, faisant de lui le duo canadien le mieux placé. Selon la cavalière, la reprise s’est bien passée : [TRADUCTION] « Je suis très satisfaite en général. Malheureusement, ce n’était pas une reprise parfaite. Nous avons commis des erreurs lors de nos changements de pieds aux quatre temps et cela a été coûteux. Mais demain est un autre jour et je vais viser une performance sans faute. »
L’athlète, qui est la seule de l’équipe à avoir de l’expérience en grands Jeux, est bien heureuse d’être de retour : [TRADUCTION] « C’est formidable [d’être de retour], j’adore les championnats. Nous avons un objectif très excitant, c’est-à-dire qualifier l’équipe canadienne pour Paris. »
À la fin de la journée, le Canada siégeait au troisième rang avec 211,277 points, juste derrière les États-Unis (221,578) et le Brésil (218,152). Les États-Unis ayant déjà obtenu leur billet pour Paris 2024, la pression demeure immense pour le Canada, qui doit se hisser sur le podium pour sa qualification olympique.