La compétition qui se déroule dans le cadre des grands Jeux est passionnante tant pour les athlètes que pour l’équipe canadienne. La plupart des athlètes de haute performance vous diront que le but ultime de leur carrière est de représenter leur pays sur la scène mondiale. Au-delà de participer aux compétitions emblématiques dans chacune des trois disciplines olympiques et paralympiques, le fait d’arborer l’unifolié sur leur tapis de selle et leur veston ou habit de concours devant le monde entier représente la réalisation d’un rêve pour tous les athlètes.
Le rôle des communications dans l’environnement des Jeux est de célébrer la fierté des athlètes et de la partager avec la communauté équestre et le reste du monde. C’est aussi de contribuer à faire connaître les histoires personnelles des athlètes ainsi que d’appuyer et de protéger leurs intérêts dans le monde souvent complexe des relations avec les médias.
Un attaché de presse ou une attachée de presse est affectée à chaque sport pour lequel le Canada possède une équipe durant les Jeux. À Santiago, la plupart des sports ont leur propre responsable des communications qui agit au nom de leur organisme national de sport (ONS), mais parfois, il s’agit d’une responsabilité partagée qui les amène à couvrir plusieurs sports.
Me voici aux côtés de James Hood, directeur, haute performance, durant la reconnaissance du parcours de saut d’obstacles des Championnats du monde FEI à Herning, au Danemark, en août 2022.
Source : Cealy Tetley
Avant les Jeux
Comme dans toute chose, la préparation est la clé. En janvier 2023, soit bien avant la formation des équipes ou la réservation des vols pour Santiago, les attachés de presse et attachées de presse de tous les sports d’Équipe Canada ont commencé à se réunir toutes les deux semaines pour préparer les Jeux. Dirigées et organisées par le Comité olympique canadien (COC), ces réunions virtuelles ont permis d’échanger de l’information sur tout ce qui concerne Santiago, de la logistique, à la couverture médiatique, en passant par l’emplacement des concours et les horaires quotidiens. Puis, une réunion en personne sur deux jours avec formation s’est tenue à Montréal en août 2023. Tout au long des préparatifs, le COC a représenté une ressource et une aide incontournables pour CE ainsi que pour l’ensemble des responsables des médias d’Équipe Canada.
En ce qui concerne le volet du soutien aux athlètes avant les Jeux, une fois que les athlètes ont été sélectionnés pour chaque discipline, nous avons préparé des annonces pour les médias et ce que nous appelons des « cartes d’équipe ». À l’image des cartes d’athlète à collectionner, nous créons des graphiques sociaux informatifs pour annoncer la nomination de chaque athlète et de chaque équipe et célébrer le tout. Les annonces, rédigées en collaboration avec le COC, ont été publiées le 2 octobre.
Tout au long de l’année, notre équipe du marketing et des communications (Marcomms) a été bien occupée à concevoir la créatique des ensembles de vêtements promotionnels destinés à l’équipe sur le terrain. L’aspect visuel et la convivialité de nos mises à jour quotidiennes, de nos publications pour les médias sociaux et de nos célébrations des médailles pour la période de couverture des Jeux panaméricains devaient être prêts pour la troisième semaine d’octobre.
L’analyse des données sur l’histoire des Jeux, les résultats antérieurs du Canada, les qualifications ainsi que les biographies des athlètes et des chevaux a été effectuée à l’avance de façon à ce que nous ayons toute l’information en main lorsque viendrait le temps de créer du contenu pour différents médias.
L’une de mes activités sur le site est d’accompagner et d’enregistrer les entrevues des athlètes canadien(ne)s avec les médias, comme celle-ci, avec Louise Garland (FEI) et Mathilde Blais Tétreault.
Source : Cealy Tetley
Pendant les Jeux
C’est une fois sur le terrain, au Chili, que la course contre la montre commence! Dénicher l’endroit où obtenir les accréditations nécessaires, s’orienter sur le site et discuter avec le personnel sur place et le reste de l’équipe. Le voyage ne s’arrête pas à notre arrivée à Santiago, car le site équestre est situé à deux heures de là, dans une petite ville appelée Quillota.
Grâce aux conversations de groupe dans l’application Whatsapp, tout le monde est au courant de ce qui se passe avec l’équipe de chaque discipline de même qu’avec les attachés de presse et attachées de presse sur le terrain au Chili. Le groupe Pan Am Sports effectue un important travail de préparation et offre du soutien sur place en mettant sur pied des centres de presse, en partageant les horaires, en organisant des zones neutres, en diffusant du contenu, en tenant des conférences de presse et en prenant des photos.
L’hôtel de l’équipe est situé à environ 10 minutes du site. Ainsi, chaque jour, nous faisons la navette entre l’hôtel et le site dès l’aube, avant d’y revenir généralement vers l’heure du souper. Notre horaire de la journée dépend des besoins sur place et du fait que le communiqué de presse sera rédigé sur le site ou à l’hôtel. Nous produisons des mises à jour quotidiennes des activités de la journée, et ce, qu’il y ait des concours ou non.
C’est ainsi que pendant deux semaines et demie, nous poursuivons notre travail de préparation des actualités (stories) pour les médias sociaux, de prise de photos improvisées et de discussions avec les membres de l’équipe, pour nous assurer de dresser un portrait exact et authentique des Jeux et de l’expérience vécue par les athlètes. J’agis aussi à titre de personne-ressource pour les photographes sur place, dont les Canadiennes Cealy Tetley et Cara Grimshaw, qui ont été accréditées par le COC pour couvrir les sports équestres. Ensemble, nous réfléchissons aux photos que nous souhaitons obtenir durant la journée et vérifions si les différents médias ont des besoins particuliers.
Je partage mon temps entre les aires d’échauffement, les quartiers de l’équipe et tout endroit où je peux m’installer avec mon ordinateur! Entre publications pour les médias sociaux, entrevues et rédaction, je ne chôme pas! Personnellement, c’est près de la carrière d’échauffement que je préfère m’installer. Nos grooms, nos chefs d’équipe et nos équipes de soutien sont merveilleux, et plus je peux passer de temps avec les chevaux, mieux c’est! De cette façon, j’acquiers aussi une meilleure connaissance des athlètes. J’ai d’ailleurs grandement profité du fait de pouvoir les observer non seulement sur leur monture, mais aussi les deux pieds sur terre.
Dès que les athlètes prennent part à une compétition, qu’il s’agisse de réaliser une reprise technique de dressage, de galoper sur un parcours de cross-country ou de s’attaquer à un parcours de saut d’obstacles de niveau Grand Prix, le stress monte et les encouragements se font entendre. Pour ma part, j’essaie de me concentrer sur les détails techniques et les résultats, tout en gribouillant quelques notes, malgré l’agitation qui me gagne et me fait me ronger les ongles, retenir ma respiration, sautiller sur place et lever le poing dans les airs. Par la suite, je cours féliciter l’athlète une fois qu’il ou elle a terminé sa performance et se remet de ses émotions en discutant avec son équipe de la façon dont les choses se sont déroulées.
Lorsqu’elle est assez grande, la zone Kiss and Cry est l’endroit idéal pour regarder et encourager les athlètes et cumuler du contenu pour la couverture médiatique. Me voici (pouvez-vous me voir?) en train d’encourager l’équipe canadienne de dressage avec enthousiasme aux Jeux panaméricains de 2023 à Santiago (Quillota), au Chili.
Source : Cealy Tetley
Je salue l’athlète, lui offre un verre d’eau et l’aide à s’orienter à travers la zone neutre — là où la presse interviewe les athlètes. Les attachés de presse et attachées de presse peuvent provenir de divers médias, en ligne et grand public, équestres ou non. J’enregistre le contenu audio de chaque entrevue et je vérifie ensuite s’il y a autre chose que j’aimerais demander à l’athlète avant que nous quittions la zone. Et je reprends le tout en boucle jusqu’à ce que l’ensemble des athlètes aient terminé. Si des athlètes du Canada montent sur le podium, ça devient encore plus excitant!
Je préfère rédiger mon texte le plus rapidement possible après un événement ou une entrevue, mais souvent, ce n’est pas possible avant la fin de la journée. Je rassemble mes notes et je discute avec le ou la responsable de l’équipe, le ou la gestionnaire de l’équipe et le ou la chef d’équipe pour m’assurer que tous les aspects souhaités seront couverts. Je parle aussi avec le ou la photographe pour lui faire part du type de photos que je veux, puis j’écris! Une fois mon texte terminé, je l’envoie au groupe pour qu’il le révise et formule des commentaires. Quand nous nous sentons en confiance, nous envoyons le texte pour qu’il soit traduit en français.
Puis, quand nous recevons les photos, nous les regardons et les sélectionnons. L’article est envoyé par voie électronique pour être publié sur le site Web. Une publication sur les médias sociaux est également créée. À la fin de la journée, j’essaie de rattraper mon retard dans mes autres tâches et projets qui ne sont pas en lien avec les Jeux, de planifier ma journée du lendemain, si possible de manger une bouchée, puis de me coucher pour être prête à me lever le lendemain matin pour recommencer le tout!
Le travail de communication dans le cadre des grands Jeux est difficile, exaltant, exigeant, satisfaisant et nécessite un certain équilibre. Je suis loin de ma famille, de mes amis et amies, de mes chiens et de mon cheval, mais c’est souvent le seul désavantage de mon rôle. Certes, il y a toujours des choses qui ne se déroulent pas comme prévu et des éléments qui ne sont pas traduits fidèlement ou qui sortent de nulle part, mais mon rôle me donne l’impression de faire partie intégrante de l’équipe.
Être attachée de presse me permet d’être sur le terrain et de partager notre fierté canadienne pour un sport que j’aime et pour lequel je suis éternellement reconnaissante.
Photo de couverture : Anneli Tapanila Photography