Un permis social d’exploitation (Social Licence to Operate) est un accord non écrit établi entre des intervenants et le public dans le but d’approuver certaines pratiques propres à leur industrie. Tous les secteurs et toutes les industries dépendent de leur permis social d’exploitation. La perte de ce dernier a des conséquences sur tous les membres, intervenants et participants de l’industrie concernée. L’industrie et les sports équestres ne font pas exception à la règle. Ce secteur est sujet à des normes et attentes élevées quant au maintien de son permis social d’exploitation, puisque des animaux sont impliqués.

Chez Canada Équestre (CE), je suis responsable d’établir l’orientation à adopter pour les initiatives liées à la santé, au bien-être et à l’industrie. Cette responsabilité repose sur le maintien du permis social d’exploitation de notre industrie et y est étroitement reliée.

Comment protégeons-nous ce permis social d’exploitation? Nous nous assurons que nos règles et formations sont basées sur des recherches scientifiques actuelles et fiables et que nos programmes fournissent aux membres de l’industrie les outils nécessaires au maintien de normes élevées en matière de bien-être et de développement équins. CE doit faire preuve de leadership dans tous les secteurs d’activité équestre en apportant des changements positifs et progressifs et en offrant des outils et ressources qui contribuent à l’amélioration continue des relations entre l’humain et l’équidé.

Nous avons plusieurs projets intéressants en cours qui ont une grande importance pour la santé et le bien-être de nos partenaires équins!

  1. Projet pilote sur le serrage de la muserolle : Le Comité de la santé et du bien-être des équidés aide l’équipe des opérations de CE à instaurer une nouvelle règle adaptée aux recommandations scientifiques (Fenner et coll. 2016, McGreevy et coll. 2012, Randle et McGreevy 2013, Pospisil et coll. 2014, et Casey et coll. 2013, Murray et coll. 2015; Doherty 2016). Ces dernières indiquent que le serrage de la muserolle doit permettre un espace équivalant aux deux doigts d’un adulte entre la muserolle et le chanfrein. La notion de « deux doigts » peut varier entre les personnes qui ajustent la muserolle et entre les officiels responsables de faire respecter la règle. Le comité veut donc recommander l’utilisation standard de la Jauge ISES (International Society for Equitation Science) pour contribuer à l’uniformité des mesures et au bien-être équin sur le terrain. Entre 25 et 30 officiels de CE participeront au projet pilote cette année dans des concours sanctionnés par CE de tous les niveaux et d’un bout à l’autre du Canada.
    En plus de ce projet sur la muserolle, le comité va se pencher sur d’autres règles importantes en matière de bien-être, notamment au sujet du rasage des moustaches et des vibrisses. La mise en place de règles basées sur la science demeurera une priorité dans le futur.
  2. Programme d’évaluation des soins aux équidés : Le Programme d’évaluation des soins aux équidés est un vaste projet d’une durée de trois ans qui est financé par Agriculture et Agroalimentaire Canada par le biais du Partenariat canadien pour l’agriculture, le Programme Agri-assurance. Il fera office d’outil pour que les propriétaires d’installations pour équidés actifs au Canada puissent être reconnus pour la mise en œuvre réussie et le respect du code de pratiques pour le soin et la manipulation des équidés du Conseil national pour les soins aux animaux d’élevage (CNSAE). Les installations peuvent obtenir la certification si elles répondent à toutes les exigences du code. Pour ce faire, elles peuvent recourir à une auto-évaluation, une planification de la santé des troupeaux et une évaluation des installations. En tant qu’installation, vous pourrez garantir aux parents, aux élèves, aux clients potentiels, aux pensionnaires et au public que les équidés reçoivent les soins appropriés chez vous. Vous êtes tout à fait libre de participer au programme ou non. C’est un outil qui permet de démontrer la qualité de vos soins!
  3. Préparation physique du cheval de sport : Nous avons très hâte d’ajouter des formations sur le ECampus, lequel a été lancé depuis peu. Ces cours vont contribuer à l’amélioration du bien-être des équidés actifs pour toutes les étapes de développement afin d’augmenter leur espérance de vie et réduire les pertes. L’an dernier, nous avons développé et intégré un module d’apprentissage en ligne intitulé Préparation physique du cheval de sport. Le contenu a été inspiré du livre Conditioning Sport Horses de la Dre Hilary M. Clayton. Une préparation physique adéquate qui convient à la physiologie du cheval peut aider à prévenir les blessures et à s’assurer que les athlètes équins sont physiquement prêts à participer aux activités concernées. Le module aborde les principes de base de la préparation physique, dont les entraînements cardiovasculaire et musculaire. Cette formation est une introduction à la préparation physique de l’athlète équin et est basée sur la science. Elle sera éventuellement un élément essentiel à la conception de programmes de préparation physique dédiés à une discipline et de modules d’apprentissage en ligne. Nous misons nos efforts pour publier davantage de cours sur la préparation physique, les soins, la gestion et la théorie équine sur le ECampus.

Les sports équestres ont un avenir prometteur. Il nous revient de nous adapter et d’évoluer pour préserver notre permis social d’exploitation.

Voulez-vous en savoir plus? Nous sommes très reconnaissants envers Roly Owers, le chef de la direction de World Horse Welfare, qui a donné une présentation intitulée Social License in Equestrian Sport dans le cadre de notre Téléconférence nationale sur la santé et le bien-être des équidés actifs. Restez à l’affût pour ne rien manquer sur le permis social d’exploitation et sur son influence sur l’industrie équestre!