Il est plutôt rare de voir des gens rejoindre l’industrie équestre à un moment plus tardif de leur vie. La plupart ont la piqûre dès l’enfance. C’est pourtant le cas de Janelle Bruce, coordonnatrice de l’entraînement de Canada Équestre (CE), qui s’est découvert une passion pour les chevaux à l’âge adulte. Aujourd’hui, elle met à profit cette passion afin d’aider les entraîneures et entraîneurs à obtenir leur statut d’entraîneur(e) enregistré et titulaire d’une licence de CE.
En 2010, cette Franco-ontarienne originaire de Sudbury et d’Ottawa travaillait à temps plein comme coordonnatrice de la dotation du personnel des soins de santé et se cherchait un passe-temps pour amener un certain équilibre dans sa vie. Après réflexion, elle a décidé d’essayer l’équitation. « J’ai tenté l’expérience et ça a été le coup de foudre. J’ai donc plongé la tête la première! », lance-t-elle avec enthousiasme.
Et le coup de foudre, c’est peu dire. Celle qui montait régulièrement à cheval, participait à des compétitions et gérait des écuries a également mis sur pied une petite entreprise équine, tout en se formant à devenir entraîneure et en décrochant sa certification de massothérapeute équine. « Je suis une passionnée, et lorsque je m’engage dans quelque chose, je donne le meilleur de moi-même », explique Mme Bruce, lorsqu’on lui demande comment elle a fait de son passe-temps une carrière. « Vu mon amour pour les chevaux, pour l’équitation et pour tout ce qui gravite autour, il m’en fallait toujours plus. Je me suis donc vraiment engagée à fond. »
Puis, peu après la naissance de son deuxième enfant, une connaissance lui a fait une suggestion. « Elle savait que j’étais bilingue, que je possédais une grande expérience en gestion et dans le domaine de l’assurance, que je me formais à devenir entraîneure et que j’avais déjà travaillé avec des chevaux. Elle m’a donc suggéré de postuler un emploi à CE! », explique Janelle.
En voyant la façon dont elle a abordé son incursion dans le monde équestre, c’est sans surprise que l’on constate qu’elle a obtenu ce poste en avril 2021, alors qu’elle avait un enfant de 2 ans et un bébé de 16 semaines à la maison. Avec enthousiasme, elle a accepté de relever le défi consistant à mettre sur pied des compétitions et à octroyer des licences sportives. Puis, en octobre, elle s’est vu offrir le poste de coordonnatrice de l’entraînement dans le cadre du nouveau programme de statut d’entraîneur(e) de CE, rôle qu’elle remplit à merveille depuis.
Lorsqu’on lui demande ce qu’elle apprécie dans la gestion des demandes de statut d’entraîneur(e), elle répond qu’elle aime relever le défi. Et cela n’a rien d’étonnant. « J’adore la complexité. Tout n’est pas simple, et je dois travailler pour dénicher certaines informations. Chaque segment de l’histoire d’une entraîneure ou d’un entraîneur représente une pièce du casse-tête. »
Grâce à son esprit d’analyse, elle prend plaisir à organiser. Elle a d’ailleurs eu l’occasion de résoudre différents problèmes lors de la mise en œuvre du programme auprès des entraîneures et entraîneurs du Canada. « Comme il s’agit d’un programme en cours de développement, il y a certains éléments pour lesquels il n’existait aucune politique ou procédure. Nous sommes à bâtir le tout et nous devons faire preuve d’adaptation en nous attaquant à chaque nouvel élément au moment où il est porté à notre attention. »
Mme Bruce se considère également comme une personne tournée vers les autres. « Je suis sociable, j’adore interagir avec les autres, explique-t-elle. C’est formidable d’établir des relations avec les entraîneures et entraîneurs, et de travailler avec eux. On m’appelle souvent par mon prénom quand on a besoin d’aide. »
Elle fait notamment référence aux moments où elle devait composer avec des entraîneures et entraîneurs contrariés par les exigences du programme ou qui ne comprenaient pas ce que le programme leur apporterait. « C’est dans ces moments que je réitère que leurs certifications, le PNCE (Programme national de certification des entraîneur[e]s), d’autres types d’expérience ou la reconnaissance d’entraîneur(e) diffèrent tous du statut d’entraîneur(e) », explique-t-elle. Le statut représente une partie d’un tout. C’est la norme établie et, avec tout le reste, cela leur donne une vue d’ensemble. »
Lorsqu’on lui a demandé un exemple, elle a répondu : « Une infirmière va à l’école et décroche son diplôme. Une fois qualifiée, et avec son permis d’exercice en poche, elle s’inscrit à l’Ordre des infirmières et infirmiers de sa province pour obtenir son statut d’infirmière. Le statut d’infirmier(-ière) autorisé(e), d’infirmier(-ière) auxiliaire autorisé(e), etc., fourni par l’Ordre, offre l’assurance que ses titulaires détiennent les qualifications requises pour offrir des soins de qualité et que ces qualifications sont à jour. L’un ne va pas sans l’autre. »
Par conséquent, comme l’explique Janelle, le statut d’entraîneur(e) de CE n’a pas trait à la formation, mais bien à la confirmation d’un enseignement sécuritaire, compétent et éthique en matière de sports et d’activités équestres. Il s’agit d’une norme qui permet également de s’assurer que les personnes qui occupent des postes d’autorité dans l’entraînement ont été dûment sélectionnées, qu’elles possèdent une assurance et une expérience pertinente, et qu’elles ont reçu une formation sur le sport sécuritaire et les premiers soins. Bien qu’elle soit nécessaire et profitable pour tout le monde, jusqu’à tout récemment, ce type de norme n’existait pas dans le monde équestre.
« L’expérience, la formation et les certifications d’une entraîneure ou d’un entraîneur vont de pair avec le statut, a poursuivi Mme Bruce. Ils sont indissociables. » Ensemble, la formation et le statut d’entraîneur(e) protègent à la fois les athlètes et les entraîneures et entraîneurs, en plus de permettre à toutes et à tous de s’épanouir et d’atteindre leur plein potentiel sans crainte de subir des blessures indues, des abus, de la négligence ou d’autres mauvais traitements.
Au cours d’une journée typique, Janelle prend de front plusieurs tâches visant à répondre aux besoins individuels de chaque entraîneure et entraîneur qui travaille à obtenir son statut. « Les questions d’assurance reviennent souvent, mais c’est contextuel. Nous travaillons avec chacune et chacun pour les aider à obtenir l’information requise, explique-t-elle. Je consacre beaucoup de temps à la gestion des dossiers, soit à passer en revue les demandes, à vérifier les documents, à assurer le suivi et à proposer des ressources. »
Comme le statut deviendra obligatoire pour les concours sanctionnés par CE cet été, plusieurs entraîneures et entraîneurs veulent aller de l’avant avec leur demande. Depuis le début de l’année 2022, CE a reçu plus de 500 demandes de statut. Chaque demande s’accompagne de questions et nécessite un soutien, fourni par Mme Bruce et ses collègues de CE. « Nous travaillons d’arrache-pied avec les OPTS (organismes provinciaux et territoriaux de sport) et d’autres partenaires pour répondre aux questions, relever les défis, organiser des séances d’information et des présentations, et essayer d’atténuer une partie du stress et de dissiper les idées fausses. »
En se basant sur l’expérience des utilisatrices et utilisateurs, CE a procédé à l’amélioration de ses systèmes en ligne du ECampus, simplifiant ainsi certains processus relatifs à la demande de statut. « Au cours des dernières semaines, nous avons rendu accessibles des formulaires de demande électroniques, explique Mme Bruce. Et pour ce qui est des lettres de recommandation, on peut maintenant les rédiger de façon électronique, sans les imprimer ni les numériser. C’est mieux pour tout le monde! »
Janelle compte d’ailleurs présenter sa propre demande de statut sous peu. Cela devra toutefois attendre quelques mois, compte tenu des exigences de son emploi, de sa jeune famille et de son désir constant d’apprendre. « J’espère remonter en selle cet été et finir quelques-uns de mes niveaux de cavalière, a-t-elle dit. J’en ai besoin, parce que je vise à obtenir mon certificat d’entraîneure du PNCE. »
Ce printemps, Mme Bruce poursuivra des études de soir pour décrocher un certificat en gestion des risques à l’Université Carleton. « Après ce cours-ci, il ne me restera que deux autres cours à compléter. Puis, une fois les examens réussis, j’obtiendrai mon titre de “gestionnaire des risques”. Ce sera utile pour la partie “assurance” de mon travail. »
Les entraîneures et entraîneurs qui souhaitent faire leur demande de statut ont la garantie d’être entre bonnes mains avec Janelle comme coordonnatrice de l’entraînement, maintenant qu’elles et ils en savent plus sur la personne derrière le poste. Grâce à son engagement, à son expérience personnelle et à ses compétences uniques, elle se mettra à la tâche avec beaucoup d’attention. « J’adore le fait que les entraîneures et entraîneurs se sentent maintenant à l’aise d’appeler à CE et de simplement demander à parler à Janelle, parce qu’ils savent que je suis là pour les aider. »
Pour en savoir plus sur le statut d’entraîneur(e), veuillez visiter le site Web www.equestrian.ca/programmes-services/entraineurs et envoyer un courriel à coaching@equestrian.ca.