Le Mois de l’histoire des femmes 2022, qui se déroule sous le thème Elle m’a ouvert la voie, vise à célébrer les actions posées par des Canadiennes inspirantes qui ont une incidence positive sur notre vie aujourd’hui, en ce moment même.
Gail Greenough est l’une de ces femmes dont le rôle a été prédominant au sein du sport équestre. Elle s’implique d’ailleurs toujours au sein de l’équipe nationale à ce jour. Née à Edmonton, en Alberta, Mme Greenough a été sélectionnée pour faire partie de l’équipe équestre nationale canadienne à l’âge de 23 ans. Parmi toutes les médailles et tous les rubans qu’elle a récoltés au cours de sa carrière, on compte des médailles d’or de la National Cup, du National Horse Show, du Grand Prix international, du Grand Prix national et du Grand Prix DuMaurier. Elle s’est également qualifiée pour trois finales de la Coupe du monde.
Mme Greenough accueille avec enthousiasme les athlètes d’Équipe Canada Amy Millar et Truman, alors que le duo termine sa deuxième ronde sans-faute lors de la Coupe des Nations BMO de Spruce Meadows, le 11 septembre 2022. Source : Kim Gaudry
En 1986, elle a livré une impressionnante performance en saut d’obstacles face à 72 athlètes provenant de 23 pays. Contre toute attente, elle a remporté les Championnats du monde de saut d’obstacles à Aix-la-Chapelle, en Allemagne, devenant ainsi la première femme — et la seule Canadienne (et Nord-Américaine) — à obtenir ce titre. Seulement trois autres femmes ont reçu des médailles dans le cadre de cet événement depuis sa création en 1951.
Mme Greenough et Mr. T. célèbrent leur victoire aux Championnats du monde de saut d’obstacles de 1986 à Aix-la-Chapelle, en Allemagne. Source : Bob Langrish
Mme Greenough a été récompensée par le titre d’Athlète féminine de l’année de TSN et de l’Alberta, de même que par celui des Alberta Premiers Award, dans la catégorie Performance. Elle a également reçu la médaille d’or au sein de l’équipe équestre canadienne ainsi que le Prix hommage aux femmes du YWCA d’Edmonton, a été intronisée au Temple de la renommée du sport de l’Alberta, au Temple de la renommée olympique du Canada, au Temple de la renommée de Saut Canada, et est Membre de l’Ordre du Canada.
Mme Greenough posant avec le de fer à cheval de Mr. T. sur le Walk of Fame des terrains de concours du CHIO d’Aix-la-Chapelle, en Allemagne. Source : Gail Greenough (à gauche). Mme Greenough avec Simone Blum, la seule autre médaillée d’or du Championnat du monde de saut d’obstacles. Les deux femmes étaient ensemble aux Stuttgart German Masters 2018. Source : TOMsPIC (à droite).
Elle a obtenu un baccalauréat ès arts classique, histoire de l’art et sociologie de l’Université de l’Alberta et a été commentatrice à la CBC. Elle dirige maintenant son entreprise, Greenough Equestrian, en plus d’enseigner et de s’entraîner au Creekside Equestrian, situé tout près de Calgary, en Alberta. Mme Greenough est membre du comité de saut d’obstacles de haute performance de CE et du comité de sélection en saut d’obstacles de CE. Plus récemment, elle était responsable de la sélection de l’équipe qui a représenté le Canada aux Championnats mondiaux de la FEI à Herning, au Danemark, où la Canadienne Tiffany Foster est arrivée 12e.
Q : Vous avez été la première femme à remporter les Championnats du monde de saut d’obstacles en 1986. Seule Simone Blum a pu reproduire cet exploit en remportant les Championnats de Tryon en 2018, soit 32 ans plus tard. Que diriez-vous aux jeunes cavalières qui envisagent de participer à un sport « sans distinction de genre »?
R : Mon conseil aux athlètes féminines participant à des épreuves où les femmes et les hommes concourent sur un pied d’égalité est de savoir qu’elles sont aussi douées que les athlètes masculins. C’est la relation avec leur cheval qui compte réellement.
Q : À l’heure actuelle, on compte 17 femmes parmi les 100 athlètes par excellence en saut d’obstacles dans le classement Longines; la première femme occupant le 45e rang. À votre avis, comment les femmes pourront-elles continuer d’être compétitives et qu’est-ce qui rend les athlètes féminines uniques?
R : Selon moi, les qualités qui aident les femmes à exceller dans le sport sont généralement l’empathie et la patience. Ces qualités permettent d’entraîner les chevaux de très bonne façon. Les femmes ont aussi tendance à prêter plus attention aux détails. Je crois aussi que les athlètes féminines de haut niveau sont capables de contrôler leur orgueil. La voie vers le sommet est remplie de hauts et de bas. Il est donc très avantageux de pouvoir demeurer stable.
Q : On a dit de Mr. T, le cheval avec lequel vous avez remporté les championnats à Aix-la-Chapelle, qu’il était « petit, mais puissant ». À ce moment-là, vous deviez également monter les chevaux de trois autres compétiteurs ou compétitrices avant d’entreprendre la dernière ronde avec lui. Parmi ce que vous avez vu aujourd’hui en ce qui concerne les chevaux, quels éléments sont semblables ou différents à votre expérience dans la carrière?
R : Mr. T était un athlète phénoménal avec un cœur immense!
J’étais très chanceuse d’avoir une monture qui avait tous les atouts nécessaires au sport d’aujourd’hui. Le cheval moderne doit maintenant démontrer une prudence et une vitesse naturelles lors des sauts. Il doit également être efficace dans ses déplacements. Le temps alloué est bien plus strict qu’avant. Les athlètes de saut d’obstacles doivent maintenant être rapides!
Q : Dans le cadre de vos fonctions en haute performance, que pensez-vous de l’évolution de la représentation féminine au sein de l’équipe canadienne et dans le classement de nos meilleurs athlètes?
R : J’étais très fière des quatre équipes féminines qui ont participé aux Championnats du monde de cette année. La représentation féminine a bien progressé dans notre sport. Si ma victoire aux Championnats du monde a contribué, ne serait-ce qu’un tout petit peu, à cette avancée, alors cela vaut tout l’or du monde!