La carrière de Mme Compton auprès des chevaux a commencé au prestigieux centre Spruce Meadows, où elle a été embauchée à titre de cavalière et de groom. Cette expérience lui a permis d’occuper d’autres fonctions importantes, y compris son travail avec l’athlète olympique canadien Brian Anderson et son poste d’enseignante à la Painted Trak Farms. Elle possède une vaste expérience en tant que juge, formatrice et cavalière tant au Canada qu’aux États-Unis.
CE a rencontré Mme Compton — maintenant établie à l’école d’équitation du centre EPIC à Foothills, en Alberta — pour lui parler de son rôle d’entraîneure et pour la féliciter d’avoir été nommée entraîneure de l’année 2022!
Comment s’est dessinée votre carrière auprès des chevaux?
J’ai toujours été une grande amatrice des animaux de toute sorte. À huit ans, j’ai supplié mes parents de m’inscrire à des cours à l’écurie Geary Hills Stables, au Nouveau-Brunswick. Ne provenant pas du milieu équestre, ils m’ont offert une série de leçons et c’est ainsi que tout a commencé.
Décrivez-nous votre expérience de travail à Spruce Meadows.
Travailler à Spruce Meadows a été à la fois stimulant et enrichissant. Lorsque vous travaillez dans l’un des meilleurs centres de saut d’obstacles au monde, les attentes envers vous sont élevées. Les journées étaient longues et nous travaillions très fort, mais j’en garde aussi de merveilleux souvenirs. Il faut se rappeler qu’il y a 30 ans, nous n’avions pas exactement la même technologie ni les connaissances que de nos jours. Tout prenait beaucoup plus de temps et nous devions faire preuve de polyvalence pour nous adapter aux défis qui nous attendaient. À Spruce Meadows, j’ai beaucoup appris sur les chevaux et c’est là que j’ai réaffirmé mon désir de faire carrière dans le domaine équestre.
Pratiquez-vous encore l’équitation?
Oui! Bien sûr. Je monte à la fois mes propres chevaux et ceux de ma clientèle. Je travaille pour l’écurie EPIC Stables, une magnifique installation située à Foothills, en bordure de Calgary. Je suis très occupée puisque j’entraîne les chevaux de la clientèle tous les jours. Il n’est pas rare que je monte jusqu’à six chevaux par jour. L’année a déjà été chargée. Nous sommes allés au Desert International Horse Park en Californie en février. J’avais des chevaux qui concouraient dans les épreuves de saut d’obstacle de 1,10 m de même que dans les épreuves de chasse de 3 pi 3 po, sans oublier mes élèves. Beaucoup de personnes alternent entre la chasse et le saut d’obstacles, mais pour moi, c’est important de m’impliquer dans les deux disciplines, étant donné qu’elles composent toutes deux mon programme.
À quel moment avez-vous su que vous vouliez devenir entraîneure?
Je suis entraîneure depuis longtemps et j’ai travaillé avec de fantastiques mentores et mentors au fil des ans. Je ne me rappelle plus si, lors de mes débuts à Spruce Meadows, je m’imaginais devenir entraîneure. Toutefois, dans la communauté équestre, les occasions autres que l’entraînement peuvent être quelque peu limitées, alors j’ai commencé à donner des leçons. J’ai vite découvert que j’étais douée et que j’aimais ce rôle, alors c’était gagnant-gagnant. La première partie de ma carrière d’entraîneure s’est majoritairement déroulée dans une seule installation où j’ai passé plus de 20 ans. Pendant cette période, j’ai été en mesure de créer mon propre créneau en accompagnant des élèves de différents milieux grâce à un style d’apprentissage axé sur l’athlète.
Quelle partie du rôle d’entraîneure préférez-vous?
J’adore célébrer les réussites de mes élèves, et c’est important, parce que ces réussites revêtent différentes formes pour chaque personne. Certaines ou certains de mes athlètes vivent une réussite à la maison lorsqu’elles ou ils réussissent un exercice ou atteignent ce moment de « ah-ha! ». Pour d’autres, la victoire consiste en une super ronde dans un concours. Je travaille constamment avec mes élèves pour m’assurer de leur réussite. Et réussite rime avec établissement d’objectifs. Il est donc très important pour moi que les athlètes se fixent des objectifs clairs et réalistes. Cela nous permet d’examiner les progrès réalisés. Pendant de nombreuses années, mon rôle d’entraîneure se limitait aux athlètes dans mon programme, mais plus récemment, je me suis impliquée dans la communauté équestre élargie, et j’ai gravi les échelons jusqu’à faire du développement d’entraîneures et entraîneurs. Maintenant, non seulement j’ai l’occasion de célébrer les victoires de mes athlètes, mais aussi celles de mon personnel d’entraînement débutant du programme, et c’est très gratifiant.
Qu’est-ce que votre rôle auprès de vos élèves et athlètes vous a appris?
La patience. Les cavalières et cavaliers n’avancent pas toutes et tous au même rythme, et c’est bien ainsi. De plus, le progrès n’est pas linéaire. Les chevaux et les athlètes peuvent avoir des mauvaises journées, et c’est acceptable, tant qu’on observe du progrès à long terme.
Quel dicton, phrase ou citation clé vos élèves pourraient retenir de vous ou qui fait votre renommée?
Je pense que je suis davantage connue pour mon enseignement axé sur les athlètes que pour une phrase clé. Ma priorité est que mes élèves puissent analyser leur propre rendement. Je leur pose des questions en fonction de leur niveau de compétence et je leur demande de me dire ce qu’elles ou ils pensent avoir bien exécuté et comment elles ou ils peuvent s’améliorer. Je pense que cette approche par des questions est extrêmement utile pour les élèves, car elle leur apprend l’introspection plutôt que ce soit moi qui leur dise ce qu’elles ou ils pourraient améliorer.
De quelle réalisation êtes-vous le plus fière en tant qu’entraîneure? Et quel est l’un de vos plus grands défis?
Pendant plus de 20 ans de ma vie, j’étais très confortable avec le fait de travailler au sein du même établissement, mais je savais que j’étais prêt pour un défi supplémentaire. J’ai donc lancé ma propre entreprise appelée Compton Equestrian et j’ai commencé à travailler avec des athlètes de niveaux un peu plus élevés et qui participaient à davantage de concours de niveau Or. Au début, la transition était intimidante, mais je suis rapidement retombée sur mes pieds et depuis, mon entreprise est en plein essor. Maintenant, j’ai un merveilleux groupe d’athlètes qui fait preuve de dévouement et d’enthousiasme et qui vise l’excellence. Quand j’ai commencé, je n’aurais jamais imaginé que je serais un jour l’entraîneure en chef d’une installation à couper le souffle ou que j’apprendrais à d’autres comment entraîner des athlètes dans le cadre du programme de développement du personnel d’entraînement. Donc, bien que la transition vers le statut de propriétaire unique d’une entreprise ait été très difficile au début, c’est aussi l’une des réalisations dont je suis le plus fière.
Comment envisagez-vous l’avenir de l’entraînement équestre au Canada?
Je suis emballée par ce que nous réserve l’avenir! Je pense que pendant longtemps, on se disait que si une entraîneure ou un entraîneur enseignait, c’est qu’elle ou il détenait les qualifications. Mais, en réalité, il n’y avait pas vraiment de points de référence. Le processus simplifié mis en place par CE offre une meilleure reconnaissance de l’excellent travail du personnel d’entraînement partout au Canada. Les athlètes qui commencent dans le sport — ou leurs parents — ne savent pas quoi rechercher chez une entraîneure ou un entraîneur. C’est pourquoi il est essentiel de s’assurer que toutes les personnes qui évoluent dans le sport disposent d’une formation de base et que des possibilités de perfectionnement professionnel sont offertes.
Qu’est-ce qui vous a incité à faire du développement d’entraîneures et entraîneurs? Que faites-vous d’autre en matière de perfectionnement de votre rôle d’entraîneure et en soutien au personnel d’entraînement?
Faire du développement d’entraîneures et entraîneurs était une suite logique pour moi. J’ai eu la chance de travailler avec des élèves et je dispose d’une grande expertise dans le domaine, alors travailler avec d’autres entraîneures et entraîneurs qui apprennent à développer leur propre style d’enseignement est pour moi une façon inestimable de redonner à notre communauté. De plus, je vois la valeur du programme et je veux que d’autres entraîneures et entraîneurs puissent connaître le succès. Pour ce qui est de mon propre perfectionnement, je me rendrai bientôt en Ontario pour participer à un symposium sur l’encadrement (de CE). J’ai aussi ma propre entraîneure qui m’aide à me perfectionner en tant que cavalière. D’ailleurs, je cherche toujours à mettre en pratique ce que j’enseigne à mes élèves et à analyser ma propre performance de la même façon que je le demande à mes élèves.
Que pensez-vous du statut et de la certification des entraîneures et entraîneurs?
Je pense qu’il est très important d’établir des protocoles relatifs aux différents niveaux d’encadrement, et j’aime qu’on aille au-delà de l’enseignement. Dans notre sport, les protocoles sur les commotions cérébrales et les premiers soins de base devraient évidemment être obligatoires. Bien que nous essayions de garder la pratique sécuritaire en tout temps, ce sport peut être dangereux. Les divers cours supplémentaires offrent des renseignements vraiment utiles aux instructrices et instructeurs qui en sont à leurs débuts et à celle et ceux qui pourraient avoir besoin d’un rafraîchissement. J’apprécie aussi particulièrement le fait qu’il y a un objectif visant à entretenir un environnement d’apprentissage où le personnel d’entraînement doit se tenir au courant des plus récents renseignements grâce à des occasions de perfectionnement professionnel. Ce programme est rigoureux, mais souple, et c’est ce qui est intéressant.
Comment vous sentez-vous d’avoir été choisie comme entraîneure de l’année?
Wow! C’est avec grande surprise, honneur et humilité que j’ai reçu le prix. Cela vaut beaucoup pour moi d’avoir été sélectionnée.