Diane Creech (à droite) et sa fille, Vanessa Creech-Terauds (à gauche), de Caistor Centre en Ontario organisent leur vie de famille autour du manège.
Photo : ©CE
Au fil des dernières décennies, Diane a souvent vu son nom apparaître sur les tableaux des meneuses au classement dans les compétitions canadiennes de dressage. Quand elle a fait ses débuts avec l’équipe équestre du Canada aux Jeux panaméricains de 2007 à Rio de Janeiro, alors que sur sa monture Wiona elle a aidé son pays à décrocher une médaille d’argent d’équipe, sa fille, qui avait alors sept ans, était restée à la maison à la ferme familiale. Vanessa n’allait pas tolérer très longtemps d’être exclue de la sorte, par contre.
Dès un jeune âge, Vanessa était destinée à rejoindre sa mère dans le manège de dressage.
Photo : Courtoisie de Vanessa Creech-Terauds
Bien que Diane n’ait pas cherché activement à convaincre sa fille de s’adonner au dressage, Vanessa a commencé à accompagner sa mère à des concours et elle a éventuellement commencé à bâtir sa propre réputation dans le manège. Elle a même remporté sept médailles en l’espace de cinq ans aux Championnats nord-américains de la jeunesse et elle occupe actuellement une place parmi les 10 premières au classement mondial de la jeunesse de la FEI en dressage, autant chez les moins de 25 ans que chez les Jeunes cavalières avec Hallmark et Fleur de Lis L, respectivement – tout cela pendant que sa mère la dirige dans le rôle d’entraîneure depuis les lignes de côté.
Ces liens exceptionnels que Diane et Vanessa ont tissés, ils se manifestent chaque fois qu’on peut les voir sur le site d’un concours, l’air détendu, souriantes, l’une à côté de l’autre, prêtes à travailler et à apprendre l’une de l’autre.
« Elle est dans le monde des sports équestres depuis si longtemps, elle m’enseigne quelque chose chaque jour, raconte Vanessa de Diane. Les moments qu’elle a vécus n’ont pas tous été heureux, alors elle m’offre des conseils vraiment formidables quand j’ai le vague à l’âme. Parmi les leçons qu’elle m’a enseignées, ma préférée est de ne pas trop me prendre au sérieux. J’ai parfois un peu de difficulté à y arriver – j’ai tendance à être dure envers moi-même, comme toutes les cavalières – mais c’est vrai que c’est très important de pouvoir rire de soi-même et de dire que ce n’est pas si important. La vie continue et ça t’aide à évoluer. »
Ces leçons de vie, elles se transmettent facilement entre Diane et Vanessa parce qu’elles tiennent à communiquer de façon ouverte et honnête – comme outil pour entretenir leurs rapports personnels positifs, évidemment, mais aussi pour régler tous les petits problèmes qui peuvent se présenter sur le plan professionnel. Le respect mutuel, traiter l’autre avec égards et la capacité de faire des compromis, voilà les ingrédients d’une recette qui permet à Diane et Vanessa de trouver avec élégance des solutions à leurs différends, qu’il s’agisse des soins donnés aux chevaux, du transport, de l’entraînement ou des performances.
Les rapports entre Diane et Vanessa –tant comme mère-fille qu’entraîneure-élève – se basent sur une communication franche et un respect mutuel.
Photo : Annan Hepner / Phelps Media Group
« Je pense que les chevaux nous ont toujours permis de nous rapprocher encore plus, affirme Vanessa. Je ne pourrais imaginer avoir une autre sorte de relation avec ma mère parce que j’ai grandi comme ça. Elle n’est pas seulement ma mère, elle est mon entraîneure, ma mentore et ma meilleure amie, alors nous sommes en mesure de passer à travers le plus haut des hauts et le plus bas des bas. »
Entraîneure, mentore, amie, mère – ce sont tous des rôles qu’il n’est pas évident de jouer, même quand on en occupe un seul à la fois, alors imaginez tous en même temps ! Sauf qu’avec le temps, Diane a commencé à savoir comment s’y prendre et elle est donc en mesure de saisir les bons moments pour enseigner des choses ici et là.
« Tu passes d’un rôle à l’autre, mais, dans l’ensemble, je sais effectivement où se trouve la ligne [entre le rôle d’entraîneure et celui de mère], indique Diane. Si je dépasse la ligne un peu, Vanessa est assez gentille pour me rappeler de lever le pied un peu, et c’est important qu’elle le fasse. Il faut être assez honnête pour établir ses propres règles et ne pas craindre de corriger la personne en face de nous. »
Il y a toutefois un moment en particulier où Diane a de la difficulté à réprimer son instinct maternel : quand Vanessa se trouve dans le rectangle de compétition. « Chaque fois que je la vois aller le long de la ligne du centre, j’ai de la difficulté à la regarder, mon cœur bat très fort ! Je peux aussi dire que je ne pourrais être plus fière, et c’est probablement là que se trouve la ligne entre l’entraîneure et la mère. »
Les seules fois où Diane a de la difficulté à garder son calme comme une entraîneure doit le faire, c’est quand c’est au tour de Vanessa d’aller dans le rectangle de compétition – et à ce moment-là, pas question de faire preuve de retenue, elle va exprimer librement sa fierté de mère!
Photo : Courtoisie de Vanessa Creech-Terauds
« C’est la même chose de mon côté, confirme Vanessa. Je la vois aller le long de la ligne du centre, mon cœur bat et je tremble quand je tiens la caméra. C’est formidable que nous puissions ainsi changer de rôle toutes les deux ; j’adore la regarder monter et l’aider avec ses chevaux. C’est plaisant tous les jours, et en fin de compte nous sommes vraiment contentes d’être ensemble. »
« Je ne pourrais pas faire tout ça sans Vanessa, ajoute Diane. Elle a 20 ans maintenant et elle a tellement de maturité, je peux lui confier tellement de choses à faire maintenant, et je sais qu’elle va bien s’en occuper. »
Au fil du temps, Diane et Vanessa sont devenues inséparables et forment une équipe où tout roule rondement.
Photo : Phelps Media Group
Diane est par ailleurs reconnaissante d’avoir le soutien de son réseau d’entraide élargi, ce qui a permis à Vanessa et elle de faire tout ce merveilleux parcours ensemble. « Nous nous retrouvons souvent à deux parce que nous voyageons tellement, mais même si c’est nous qui sommes sur la monture, il y a tellement d’autres personnes qui sont impliquées. Nous serions incapables d’y arriver si ma sœur ne restait pas à la maison pour s’occuper des chevaux qui sont chez nous. Ma mère, aussi, a toujours offert son soutien. Les membres de ma famille au grand complet, ils ont toujours encouragé cette folle fièvre des chevaux que nous avons et ils nous ont toujours soutenu du mieux qu’ils le pouvaient. »
Diane et Vanessa peuvent aussi compter sur Louise Leatherdale qui, en compagnie son regretté mari, Doug Leatherdale, ont commencé à commanditer Diane il y a plus d’une décennie et Vanessa en 2014. « Nous avons de la chance d’avoir notre commanditaire, qui fait que c’est possible pour nous de faire tout ça et d’en apprendre autant que nous avons appris, a indiqué Diane. Doug et Louise m’ont soutenue et ç’a été merveilleux de leur part qu’ils m’accueillent dans leur famille, et Vanessa aussi une fois qu’elle était assez vieille.
« Je sais à quel point ce sport est difficile parce que je le pratique depuis si longtemps, termine Diane. Je soutiens Vanessa du mieux que je peux, mais en fin de compte, elle doit faire les choses par elle-même. Je suis tellement fière de voir qu’elle y soit arrivée de si belle façon. »