Clive Milkins, chef technique de la haute performance en para-dressage de Canada Équestre, a examiné de près son approche en entraînement au Sommet des entraîneurs canadiens de haut niveau, tenu du 23 au 25 avril 2019 à Montebello au Québec.
Source : Cealy Tetley
Lisez les cinq principales leçons que Clive a apprises ci-dessous !
Quand j’ai commencé ma carrière d’entraîneur, j’assistais souvent à ces conférences d’entraîneurs de haut niveau et je m’entendais dire la même chose : « Je travaille avec des chevaux, qu’est-ce que je vais gagner à assister à un symposium multisports ? Les chevaux sont très différents d’un Speedo ou d’un bâton de hockey, et personne ne me comprendra. » Et puis l’adulte curieux en moi m’a dit : « C’est le but Clive, tu pourrais apprendre quelque chose justement parce que tu ne peux pas parler des chevaux ; tu dois écouter les humains, parce que c’est eux que tu entraînes. Il ne s’agit pas toujours des habiletés techniques sur l’entraînement des chevaux. »
Maintenant, j’applique toujours le même cadre :
- Je suis ici pour écouter et apprendre, et je ne peux pas faire ça si je parle.
- Même si je ne parle pas à voix haute, je dois trouver au moins une question à poser à chaque séance. Ça me garde attentif et ouvert d’esprit.
J’épingle un mot sur la porte de ma chambre d’hôtel pour qu’à chaque fois que je quitte la chambre, je vois ces mots : « Sois curieux, inspiré, ouvert, impliqué. »
Voici donc ce que j’ai tiré des deux journées du Sommet des entraîneurs canadiens de haut niveau de 2019.
1. Prendre soin de moi, me respecter et m’honorer.
L’entraîneur doit créer un environnement dans lequel la performance optimale à long terme peut se développer et être atteinte. Nous ne pouvons pas faire cela si nous sommes épuisés, brûlés ou fatigués. Donnez-moi le temps de profiter de l’apprentissage et de l’évolution. Un bon entraînement commence intrinsèquement ; un engagement et une promesse à nous-mêmes de nous efforcer de continuer à améliorer non seulement les habiletés techniques, mais les habiletés émotionnelles non techniques qui nous rendent humains. Les humains ne font confiance à long terme qu’à l’honnêteté, à la vérité et à l’intégrité. Un entraîneur a besoin de temps libre pour réfléchir, revoir et se renouveler, pour penser et apprécier d’autres aspects de sa vie.
Les humains sont câblés pour se défendre soit par la fuite, soit par le combat, et c’est pourquoi nous nous protégeons en prêtant davantage attention aux critiques, aux paroles et aux expériences qui nous nuisent. C’est de l’autoprotection pour les événements futurs. Une performance constante et digne de confiance se nourrit d’une base de sécurité psychologique. La sécurité psychologique doit être interne et intrinsèque – un endroit calme et confiant qui nous permet de nous remettre en question avec bonté. C’est un espace où un entraîneur ou un athlète peut exprimer ce qu’il ou elle pense et réaliser sa propre performance sans craindre de perdre son statut aux yeux des gens qui l’entourent. Cet espace permet la curiosité, la créativité, la prise de risque et la confiance.
Un entraîneur ne devrait pas se limiter aux installations et à la perception du succès. Un entraîneur devrait-il être mesuré en fonction de son propre succès en tant que cavalier ou en fonction du succès des autres cavaliers et chevaux qu’il a entraînés ?
2. En tant qu’entraîneur, vous devez être un psychologue, bien qu’amateur.
Vous aurez besoin d’aide, alors demandez-le. Le besoin d’un autre ensemble de compétences sur le terrain est une admission honnête et une force qui nous permet d’apprendre.
3. À quoi ressemble la victoire pour vous ?
Voulez-vous gagner en tant qu’entraîneur ? Comment allez-vous y parvenir ? Qu’est-ce que j’attends de vous en tant qu’entraîneur d’équipe ? Quel est le lien avec la victoire ?
Gagner est important, mais il y a toujours un prix à payer. Il s’agit de développer les athlètes pour qu’ils soient meilleurs aujourd’hui qu’ils ne l’étaient hier. La plupart d’entre nous n’ont pas accès à une combinaison de classe mondiale et, si c’était le cas, comment les améliorerions-nous ? Quel est le conseil clé (et non l’instruction) qui fera la plus grande différence ?
4. En tant qu’entraîneur, discutez de la voie à suivre en utilisant la règle ABCD : Accord, Bâtir, questionner et Clarifier, puis Développer plus en profondeur.
Ayez une discussion ouverte avec chaque client, créez un espace sécuritaire où chacun se sent valorisé et trouvez un ACCORD sur où vous êtes et ce que le plan devrait être. Chaque athlète devrait conduire son propre entraînement – les entraîneurs devraient conseiller et guider, mais l’athlète devrait être responsable. L’accord est la meilleure base pour commencer à s’améliorer. BÂTIR la fondation, la renforcer et ensuite questionner en douceur afin d’améliorer et CLARIFIER la voie à suivre. Ensuite, DÉVELOPPER en profondeur afin d’élaborer les thèmes et les entraînements.
Source: ©CE/Jamie-Ann Goodfellow
5. Les meilleurs entraîneurs sont humbles, ils reconnaissent qu’ils ont des doutes et peuvent échouer, et créent ainsi un environnement où ils peuvent être honnêtes et demander des conseils.
Ils revoient constamment leurs propres actions, réfléchissent à ce qui s’est bien passé et à ce qui doit être amélioré, et enfin ils renouvellent leurs actions. Ils améliorent et refont le plein de leurs propres habiletés mentales et techniques.
Les actions comptent, et il devrait y avoir une invitation à montrer l’exemple et à ajouter de la valeur à la vie de l’athlète.
Donc deux jours, et pas un cheval ou une technique en vue. Et pourtant, j’ai eu 48 heures de réflexion et d’auto-évaluation où j’ai dû être honnête et faire face à mes peurs et à la réalité de ce qui me rendrait meilleur. Un très grand merci à Canada Équestre de m’avoir permis d’assister à ce cours, et au Programme d’amélioration des entraîneurs pour avoir organisé un événement aussi stimulant et productif.
« Le succès est la paix d’esprit obtenue seulement par l’autosatisfaction et en sachant que vous avez fait l’effort de faire le meilleur de ce que vous êtes capable. » – John Wooden
À propos du programme d’amélioration des entraîneurs
Le programme d’amélioration des entraîneurs est une initiative innovatrice conçue et mise en œuvre par les partenaires de haut niveau du Canada qui se sont engagés à long terme envers le perfectionnement des entraîneurs de sports et de disciplines sportives olympiques et paralympiques ciblés. Le Comité olympique canadien (COC), le Comité paralympique canadien (CPC), lʼAssociation canadienne des entraîneurs (ACE), Sport Canada (SC) et À nous le podium (ANP) ont travaillé en partenariat pour élaborer ce programme pluriannuel afin de soutenir les entraîneurs du Canada dans la poursuite de lʼexcellence olympique et paralympique. Grâce à une initiative d’évaluation historique et à un engagement à offrir des occasions de perfectionnement ciblées, le programme d’amélioration des entraîneurs donnera aux entraîneurs du Canada les compétences nécessaires pour faire ressortir le potentiel sportif du Canada aux Jeux olympiques et paralympiques.
Pour en savoir plus sur le programme d’amélioration des entraîneurs, cliquez ici : http://www.anouslepodium.org/Initiatives/Programme-d%E2%80%99amelioration-des-entraineurs