Le protocole de retour au jeu favorise le retour au sport en toute sécurité des athlètes qui ont subi une commotion cérébrale et les protège contre le syndrome du second impact. Pour mieux comprendre le processus, nous avons parlé à Joanie Lebrun, 31 ans, de Melville, en Saskatchewan, qui a suivi le protocole de retour au jeu de CE après une chute en juillet 2018.
Joanie Lebrun de Melville, en Saskatchewan, nous a fait part de son expérience en complétant le protocole de retour au jeu après une commotion cérébrale de Canada Équestre.
Source : Gracieuseté de Joanie Lebrun
Continuez à lire pour en savoir plus sur l’expérience de Joanie.
L’été dernier, je me préparais à monter mon poney pour la première fois. Il y avait beaucoup, beaucoup de vent dehors et c’était un nouvel endroit pour mon poney (ce qui n’aurait pas dû être un problème, car nous avions participé à un défilé de la fête du Canada deux semaines auparavant !) La dernière chose dont je me souviens, c’est qu’un ami tenait mon poney pendant que je montais les marches du bloc de montage et mettais mon pied dans l’étrier.
Je me souviens ensuite de m’être retrouvée allongée au sol près des stalles. Quelqu’un m’immobilisait le cou et j’ai entendu quelqu’un d’autre dire que l’ambulance venait d’arriver. J’essaie toujours de reconstituer les événements, mais de ce que j’ai compris, c’est que mon poney s’est retiré à mesure que je montais et est ensuite tombé sur le côté, en partie sur moi. Je sais d’après les égratignures sur mon casque que je me suis cognée le côté de la tête.
Apparemment, après m’être cognée la tête, j’ai eu une conversation en français avec mon ami. Je ne m’en souviens pas, je me souviens juste que je me sentais confuse et que j’essayais de comprendre pourquoi j’étais allongée sur le sol et où j’étais. Je m’inquiétais de mon poney et de toutes les activités qui se déroulaient autour de moi. J’avais peur parce que je ne me souvenais plus de ce qui s’était passé et je ne voulais pas que mon copain, mes amis ou ma famille s’inquiètent pour moi.
Il a fallu quelques mois de repos pour complètement me rétablir. Au début, j’avais la nausée quand je bougeais trop vite ou que je restais debout trop longtemps. Je souffrais de maux de tête persistants et de problèmes pour me souvenir de certaines choses. Le fait de conduire ou de m’asseoir dans une voiture me donnait la nausée et des maux de tête. Petit à petit, ça a disparu, et mon équilibre est revenu.
J’ai commencé mon rétablissement en m’allongeant tout le temps et en dormant beaucoup. Je ne lisais pas et je ne regardais pas les écrans. Quand je me sentais un peu mieux, je pouvais regarder un écran ou lire pendant cinq minutes à la fois. Ensuite, j’ai pu commencer à être plus active, à marcher un peu ou à rester debout pendant de plus longues périodes. Je devenais frustrée et je m’ennuyais parce que j’avais l’impression que je ne guérirais jamais. J’avais l’impression que la convalescence prenait une éternité, mais je savais que je ne pouvais pas la précipiter.
Après cela, j’ai pu promener mon chien et j’ai recommencé à conduire ma voiture. J’ai une voiture manuelle, donc certains jours, je ne pouvais pas tolérer le mouvement de changement de vitesse ou les routes en gravier. Quand j’étais capable de conduire assez longtemps pour aller à la ferme et en revenir sans aucun symptôme, j’y allais et je brossais mon poney. Quand j’ai été en mesure tolérer cela, je suis monté sur le cheval très calme de mon ami.
Petit à petit, j’ai augmenté mon temps sur le cheval de mon ami jusqu’à ce que je me sente assez bien pour essayer de remonter sur le mien. Je me sentais assez bien pour la monter à la ferme à ce moment-là. Je suis allé voir mon médecin, et il m’a donné le feu vert pour compétitionner. Le concours s’est mieux passé que prévu, et en octobre 2018 j’ai aussi fait une course d’endurance sur mon poney. Je suis maintenant prête que la saison 2019 commence.
Le protocole de retour au jeu était important pour moi parce que je suis le genre de personne qui a tendance à précipiter les choses ; je n’aime pas être blessée et je veux retourner faire ce que je veux le plus vite possible. Le protocole m’a donné une ligne directrice à suivre, ce qui m’a aidé à éviter de précipiter les étapes. Cela m’a aidé à comprendre ce en quoi consisteraient les étapes à franchir avant de reprendre ma route.