Belinda enseigne chaque année à groupe de 15 à 20 étudiants, en plus d’aider plusieurs entraîneurs avec leurs propres programmes. Depuis Oakcrest Farms dans sa région natale de Stouffville, en Ontario, elle distille toutes les leçons qu’elle a apprises au fil des décennies en compétition à travers le monde, depuis sa première participation aux Jeux équestres mondiaux (JEM) de la FEI à Jerez, en Espagne, en 2002 jusqu’à sa plus récente performance aux JEM 2018 à Tryon, en Caroline du Nord.
L’athlète olympique canadienne Belinda Trussell, de Stouffville, en Ontario, concilie sa carrière en dressage de haute performance avec celle comme entraîneure haute performance 1 certifiée par Canada Équestre, qui enseigne chaque année à un groupe pouvant atteindre jusqu’à 20 étudiants. On la voit entraîner Nicole Folland d’Oakville, en Ontario, sur son cheval, Serrano.
Photo : Gracieuseté de Belinda Trussell
« L’avantage, c’est que je le fais moi-même; je suis sur le terrain en compétition et j’entraîne des chevaux pour la compétition, alors je sais ce que mes élèves vivent, commente Belinda. Je peux m’entendre avec eux, leur donner des conseils à partir de mes propres expériences et les aider en cours de route. »
En plus de transmettre les habiletés qu’elle a personnellement développées sur le terrain, Belinda partage aussi ses observations sur les autres athlètes internationaux. La plupart des entraîneurs conseillent à leurs élèves d’absorber le plus de compétition possible, et quand vous regardez les meilleurs au monde concourir à vos côtés aux JEM, aux Jeux panaméricains et aux Jeux olympiques, vous avez tendance à capter une chose ou deux.
« Le fait de pouvoir regarder d’autres cavaliers de haute performance me met au défi d’être meilleure, explique-t-elle. Cela me permet de garder l’œil vif et de continuer à élever mes attentes. J’ai remarqué quand je reste à la maison et que je ne sors pas et que je ne regarde pas les meilleurs, il est facile de rester stagnant. Être dans le milieu du sport de haut niveau me pousse à être une meilleure cavalière et une meilleure entraîneure. »
Dans le cadre de sa quête incessante d’offrir à ses élèves la meilleure éducation possible, Belinda a commencé son parcours de certification d’entraîneure de CE en 2000, et a été certifiée comme entraîneure de dressage en haute performance 1 en 2015.
« Il est important que les [entraîneurs] aient des normes au Canada, a déclaré Belinda au sujet du programme de certification. Nous devons enseigner de grandes habiletés et de bonnes techniques à nos élèves. Nous devons aussi continuer à apprendre de nouvelles techniques d’entraînement. Au cours des trois dernières décennies, j’ai enseigné tant de merveilleuses découvertes; nous avons besoin d’occasions d’apprendre comment devenir de meilleurs enseignants et enseigner les bonnes habiletés. »
Il ne fait aucun doute que Belinda possède les bonnes habiletés à la tonne – après tout, c’est la femme qui a maîtrisé l’incroyable défi du piaffe-pirouette à une main avec Anton en 2015! Mais avant de partager avec ses élèves les secrets de la réussite technique, Belinda commence toujours par se fixer des objectifs.
« Mon travail est d’aider mes élèves à atteindre leurs objectifs, explique Belinda. Certains peuvent apprécier leur cheval et améliorer leur position, et d’autres élèves aimeraient être des cavaliers en équipe. Je réponds aux besoins individuels de mes élèves; s’ils ne veulent pas faire de concours, mais simplement atteindre leur plein potentiel comme cavaliers, il est important de s’en tenir à ce qu’ils désirent en pratiquant l’équitation. Si mon élève veut devenir un cavalier d’équipe, c’est mon travail de le mettre au défi et de l’aider à atteindre cet objectif. Peu importe le niveau ou les objectifs de mes élèves, je veux qu’ils s’amusent et qu’ils apprécient leur cheval. »
Belinda encourage Feng de Lys de Linda Jodoin tout en entraînant son assistante, Lynsey Rowan de Holland Landing, en Ontario.
Photo : Gracieuseté de Belinda Trussell
Et quand ses élèves sont heureux en équitation, Belinda y trouve aussi son bonheur. « Enseigner est incroyablement gratifiant, notamment quand je vois mes élèves maîtriser une nouvelle technique ou ressentir quelque chose pour la première fois, dit-elle. Être capable d’aider quelqu’un à atteindre un objectif est aussi agréable que d’atteindre mes propres objectifs. »
Toutefois, comme on peut l’imaginer, il n’est pas facile de bien mener un grand groupe d’élèves quand vos objectifs personnels concernent, par exemple, les Jeux olympiques (auxquels Belinda a déjà participé deux fois, soit à Athènes en 2004 et à Rio en 2016).
« Mon plus grand défi est de me donner assez de temps pour me concentrer sur ma compétition tout en entraînant les élèves pour cette même compétition, explique Belinda. Il faut gérer son temps et être capable de dire à mes élèves ce que je peux faire pour eux. C’est difficile pour moi de dire non, et j’ai dû apprendre à tout équilibrer. Je me suis améliorée, mais j’ai encore de la difficulté puisque je ne veux laisser tomber personne. »
Belinda réussit à équilibrer sa carrière d’entraîneure avec ses propres rêves de compétition. Elle a récemment été mise en nomination pour ses huitièmes grands Jeux – les Jeux panaméricains de Lima 2019, qui auront lieu du 26 juillet au 11 août au Pérou.
Photo : Susan J. Stickle
Belinda a réussi à trouver l’équilibre parfait. Ses élèves ont obtenu les meilleurs classements aux niveaux national et international, et elle se prépare à jouer son rôle de réserviste pour ses huitièmes grands Jeux à Lima avec Carlucci (Contendro x Compliment), le hongre hanovrien de Barbara Holden Sinclair de 14 ans.
À travers tout cela, Belinda essaie de garder à l’esprit la sagesse qu’elle inculque toujours à ses élèves:
« Ma plus grande leçon est de toujours me rappeler pourquoi je pratique ce sport et pourquoi je monte à cheval. Il est facile de se laisser emporter par les victoires ou les déceptions et d’oublier pourquoi nous faisons tous ce sport. Pour moi, c’est l’amour des chevaux, de l’équitation et de l’entraînement. Si je peux donner un conseil à quelqu’un, c’est de lui rappeler que, quel que soit le niveau dans lequel il ou elle évolue, aux Jeux olympiques ou simplement par plaisir, certains jours nous gagnons, certains jours nous apprenons, et nous sommes tous très chanceux de monter à cheval! »