En regardant les épreuves de paradressage aux Jeux paralympiques de Tokyo 2020, vous avez peut-être remarqué qu’un deuxième cheval se tenait souvent tranquillement à côté de la carrière de dressage. Il s’agit du cheval « de compagnie ». Sa présence a pour objectif de tenir compagnie aux chevaux de compétition.

Unsung Heroes of Para-Dressage: The Friendly Horse

Onyx, un cheval de l’Équipe canadienne de paradressage qui appartient à sa cavalière, Winona Hartvikson, et Jane Macdonald, est accompagné de sa palefrenière Courtney Palleson (à gauche). Aux Jeux paralympiques de Tokyo 2020, il avait pour tâche supplémentaire de faire office de cheval de compagnie pour les autres athlètes équins pendant leurs reprises.
Source : Jon Stroud Media

L’origine de la tradition des chevaux de compagnie remonte au tout début du paradressage. Il s’agit d’un élément unique de notre discipline équestre.

Auparavant, les athlètes empruntaient des chevaux pour participer aux compétitions. Une fois sur les lieux, les chevaux étaient choisis au hasard. Nous disposions alors habituellement de quelques jours pour apprendre à connaître les chevaux avant la compétition. Fournis par le pays hôte, ces chevaux provenaient de différents milieux : cérémonies militaires, dressage, saut d’obstacles, etc. Il était coutume de les emprunter aux écoles d’équitation locales. Nous avons toutefois rapidement réalisé que beaucoup de ces chevaux empruntés étaient nerveux lorsqu’ils étaient seuls, et que la solution la plus simple et la plus sécuritaire était que le cheval de compétition soit accompagné d’un « ami » dans la carrière.

Au début, pour atteindre cet objectif, l’athlète qui venait de terminer la compétition devait rester près de la carrière pendant que le cheval suivant complétait l’épreuve. Cela fonctionnait souvent très bien, sauf pour les chevaux turbulents ou tendus qui voulaient rentrer chez eux, ou si les athlètes étaient trop fatigués pour rester en selle longtemps après leur reprise.

Plus tard, on prenait tout cheval susceptible de rester immobile et on le plaçait dans la carrière. Aux Jeux paralympiques d’Athènes 2004, un bénévole a tenu des chevaux de thérapie de la région dans la carrière durant toute la compétition. Bien qu’ils se soient relayés, ce qui leur a permis de prendre des pauses et de se reposer, ce n’était pas l’idéal pour les chevaux qui devaient accomplir la tâche. De plus, pour être sur un site de la FEI, les chevaux doivent être inscrits auprès de FEI.

Depuis, les athlètes des grades I, II et III ont la possibilité d’avoir recours à cheval de compagnie pour des raisons de sécurité, mais cela demeure le choix de l’athlète. Les équipes sont généralement en mesure de trouver un cheval de compagnie au sein de leur catégorie, bien que, comme plusieurs le savent, j’ai prêté à plusieurs occasions des chevaux canadiens à différents pays en cas de besoin, à condition de les tenir moi-même. Il peut être très avantageux de faire participer son cheval à une compétition; cela lui permet de recevoir un entraînement supplémentaire ou de s’acclimater à la carrière, à condition qu’il aime rester immobile et observer ce qui l’entoure. Leur donner beaucoup de carottes est une bonne façon de les empêcher d’avoir la bougeotte! Bien sûr, l’esprit sportif doit se manifester dans la carrière de la compétition : nous sommes tous amis et devons nous entraider.

Unsung Heroes of Para-Dressage: The Friendly Horse

Fairuza, la monture de Roberta Sheffield, est tenue par Richard Neale à l’arrière-plan et regarde Lauren Barwick et Sandrino effectuer leur reprise. Fairuza a été un cheval de compagnie pour le Canada et plusieurs autres pays aux Jeux de Tokyo 2020.
Source : Jon Stroud Media

Un cheval de compagnie peut être utilisé pour donner des repères au cheval participant au moment d’entrer dans la carrière, lorsque l’animal devient plus nerveux. Ils doivent porter une bride et ne peuvent avoir de selle. Ils ont une couverture si nécessaire. Il ne peut y avoir aucune publicité sur la couverture et les chevaux doivent demeurer à la lettre A au fond de la carrière, et ce, jusqu’à ce que le commissaire en chef confirme qu’ils peuvent aller ailleurs.

Auparavant, il était permis de placer le cheval n’importe où à l’intérieur de la carrière. Ainsi, le fait de placer un cheval de compagnie dans un coin plus effrayant rendait le cheval concurrent plus confiant. Mieux encore : placer un cheval gris sous les tableaux d’affichage empêchait souvent le cheval concurrent d’être distrait. Malheureusement, la FEI a découvert mon stratagème et les chevaux doivent maintenant tous rester au même endroit.

L’utilisation des chevaux de compagnie est un bon moyen de rendre un cheval de compétition plus confiant, et un excellent moyen pour les nations et les athlètes de s’entraider sous pression. Elle témoigne de la camaraderie et de l’amitié, tant chez les humains que chez les équidés. Une autre tradition rassembleuse du parasport!