Home is Where the Hackneys Are for the McCormicks

Les McCormick de la région d’Ottawa présentent des hackneys depuis trois générations.
De gauche à droite : Adele McCormick, Jeff McCormick, Joan McCormick, Riley Racine, Joshua McCormick
Source : © CE et Caroline Soble

« Quand ma sœur était petite, elle suçait ses deux doigts, raconte Jeff. Mon père lui a demandé ce qu’il pouvait lui acheter pour qu’elle arrête, et elle a répondu “un poney”. Il lui a acheté un shetland pour chaque doigt. Les voisins d’en face avaient deux poneys et quatre filles, donc, deux par deux et à tour de rôle, elles présentaient un poney lors d’événements. La foire locale approchait et l’une d’entre elles – ce n’était pas son tour de concourir – nous a demandé si elle pouvait nous emprunter notre poney pour faire compétition à ses sœurs. Et c’est comme ça que nos poneys ont commencé à concourir. »

Après avoir acheté les shetlands en 1968, ils se sont procuré un poney Welsh avant d’acheter leur premier hackney en 1974. Depuis, les hackneys occupent une place importante dans la vie des McCormick. « Mon père Willis est de la deuxième génération. Moi je suis de la première, parce que j’ai commencé à concourir avant lui, blague-t-il. J’ai grandi en allant aux foires et je n’ai jamais arrêté. Mon neveu Riley, mon fils Joshua et ma fille Adele forment la troisième génération. » Tous les membres de la famille, d’habiles concurrents, ont remporté une série de titres, rubans et prix. De plus, Willis et Jeff sont tous deux d’anciens présidents de la Canadian Hackney Society et de l’Ottawa Valley Light Horse Association. Forts de dizaines d’années d’expérience, les McCormick gèrent leur élevage et leurs écuries de main de maître.

« On est les plus petits éleveurs de poneys hackneys au monde, dit Jeff en riant. On en élève un ou deux par année, et il y a même des années où on prend une pause. En 2018, on a eu deux poulains, et ils ont terminé premier et deuxième aux concours Futurité du Canada et de l’Ontario; on est très fiers d’eux. Depuis une dizaine d’années, je mets mon énergie à élever des poneys sécuritaires et compétitifs pour nos enfants. On a ralenti l’élevage parce que les montures de trois ans ne font pas nécessairement les meilleurs poneys de concours. Mais puisque Joshua n’est plus dans les juniors et qu’Adele en est à sa dernière année dans la catégorie, on recommence l’élevage pour que mon père puisse aller plus souvent dans le manège. »

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Jeff avec Ridgetop’s Captain Obvious (gauche) et Joshua avec Ridgetop’s Pep In My Step (droite). Les deux poulains des McCormick Stables ont été couronnés champions et grands champions de réserve du Canada et de l’Ontario en 2018.
Source : Karie Elizebeth Photography

Pour Jeff, le fait de concourir avec des poneys de son propre élevage ajoute une bonne dose de fierté et de plaisir à la compétition : « C’est agréable de bien performer avec un poney, mais c’est encore plus gratifiant quand c’est un cheval que tu as élevé toi-même de A à Z. Et quand mes poneys vont sur d’autres fermes et qu’ils connaissent du succès, je suis tout aussi fier. Un de nos amis a deux de nos juments et ma fille m’a demandé “Qu’est-ce que tu vas faire s’il gagne un championnat du monde?”. Je lui ai répondu que j’aurai le sourire fendu jusqu’aux oreilles parce qu’on l’aura aidé à en arriver là. »

La famille participe aux quatre divisions de compétition : poney routier, poney hackney, poney sous harnais et poney de plaisance. Ils sont agréablement surpris par la récente montée en popularité de ces épreuves, un facteur qui indique que le secteur de sports de races spécialisés est en santé. « Depuis les 20 dernières années, je n’ai jamais vu la compétition aussi forte, affirme Jeff. Les participants sont nombreux aux foires locales de la vallée de l’Outaouais. Je suis très heureux de la direction que ça prend. Ce n’est pas toujours facile parce que tous les sports équestres coûtent extrêmement cher, mais c’est encourageant de voir que ça va aussi bien par chez nous. »

Et avec une grande part de cette forte participation représentée par la famille McCormick, Jeff et les autres doivent travailler d’autant plus fort quand ils voyagent pour un concours. Selon l’événement et qui y participe, ils doivent parfois charger six bogheis dans la remorque, en plus des chevaux. Heureusement, toute la famille met la main à la pâte pour le travail manuel, le nettoyage et les tâches.

Les McCormick vont même jusqu’à concourir avec le même cheval au même événement. Au Royal Horse Show 2018 (Toronto, Ont.), K&J Amber’s Choice (Dunhaven Royal Choice x Heartland Amber), le hackney de 15 ans surnommé affectueusement « Houdini » appartenant à Jeff et Joshua, a accompagné les trois membres de la dernière génération jusqu’à la victoire.

Aux commandes du hongre, Joshua a remporté la première place à l’épreuve d’attelage de poney routier de propriété canadienne (1 000 $) et la troisième à l’épreuve d’attelage amateur à un poney routier (1 500 $) et à l’épreuve d’attelage à un poney routier (5 000 $). Adele et Houdini ont pour leur part raflé les honneurs à l’épreuve pour concurrent junior à un poney routier pour la deuxième année consécutive. Et pour sa première participation au Royal, leur cousin, Riley Racine, a fini deuxième avec Houdini à l’épreuve junior de présentation au licou avec poney hackney.

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Les trois générations ont concouru avec les poneys et récolté des honneurs au Royal Horse Show, à Toronto.
Sens horaire, à partir du coin supérieur gauche : Willis McCormick et Heartland Undeniable, Jeff McCormick et Heartland Viking, Joshua McCormick et K&Js Ambers Choice, Adele McCormick et K&Js Ambers Choice.
Toutes les photos : Howard Schatzberg

« C’est exigeant de concourir toute la famille en même temps, mais c’est vraiment agréable de vivre cet esprit d’équipe », affirme Joshua au sujet de l’équilibre entre la lourde charge de travail et l’exaltation de la compétition. Adele renchérit : « C’est super; on passe presque chaque fin de semaine de l’été et de l’automne ensemble. On a l’occasion d’être en famille et d’apprécier la compagnie des autres, et ça, c’est précieux. Et ça dépasse les liens de parenté; tout le monde aux concours finit par former une grande famille à force de passer autant de temps ensemble. Je me suis fait plein d’amis incroyables et c’est toujours une expérience formidable. »

En souriant à entendre sa descendance exprimer la passion qu’ils partagent, Jeff conclut : « Je suis heureux de voir tout le monde connaître du succès et s’épanouir. Que ce soit mon neveu ou ma nièce, j’adore les regarder briller dans le manège. »